Les mycoses occulaires : symptômes et traitements

Bien qu’elles soient rares, les mycoses oculaires doivent faire l’objet d’une attention particulière, car elles peuvent être difficiles à soigner. Pour en savoir plus sur ces infections fongiques, voici quelques explications détaillées.

En quoi sont-elles rares ?

Quand il s’agit de mycose oculaire, cela signifie que l’infection oculaire en question est due à un champignon. La cornée est la partie de l’œil qui est souvent atteinte, on parle alors de kératite. L’inflammation concerne rarement l’œil en entier. Mais ci c’est le cas, c’est une manifestation peu commune appelée endophtalmie. Cependant, ses effets peuvent être importants et accompagnés de complications.

Quelles en sont les sources infectieuses ?

Actuellement, on recense deux variétés de champignons en cause dans les mycoses oculaires, à savoir les champignons filamenteux se trouvant dans la terre et sur les végétaux, et les levures saprophytes de la peau et des muqueuses, en particulier celles de l’espèce Candida albicans.

Les statistiques concernant les infections fongiques de l’œil démontrent une forte prévalence en Asie par rapport à l’Europe. Cela est dû au climat et à la végétation qui constituent un environnement favorable à la prolifération de ces parasites fongiques. Dans l’Hexagone, on dénombre près de 5  000 cas d’infection de la cornée tous les ans, dont 98 % sont d’origine bactérienne. Les mycoses oculaires ne représentent donc que 2 % des cas.

Pour ce qui est des endophtalmies, elles sont rares et ne touchent que les personnes présentant des signes de vulnérabilité à une infection fongique. Ce sont entre autres les sujets qui suivent un traitement à base d’immunosuppresseurs en vue d’une transplantation par exemple, ceux qui ont un système immunitaire déficient à cause d’une maladie (cancer, VIH/SIDA, septicémie…) ou ceux ayant une addiction à des substances (tabac, amphétamines, cannabis, héroïne, ecstasy, LSD…).

Comment se manifestent-elles ?

Kératite ou endophtalmie, une infection fongique de l’œil présente toujours les mêmes symptômes :

  • Rougeur de l’œil
  • Douleurs à l’œil
  • Trouble de la vision de l’œil atteint

Ces manifestations doivent être diagnostiquées par un médecin dès leur apparition, car leur gravité s’accroît au fur et à mesure que l’infection se développe. Parfois, la mycose dont l’apparence peut être bénigne, cache une gravité insoupçonnée. Par conséquent, le sujet qui en est atteint interprète souvent les symptômes de manière légère et ne consulte un spécialiste que tardivement. Cela constitue un risque de complication puisque les chances de guérison sont moindres lorsque l’infection n’est pas traitée à temps.

Quels sont les traitements ?

Lors d’un diagnostic d’une mycose oculaire, du tissu de la cornée est prélevé et analysé en laboratoire pour identifier le type d’infection fongique et l’agent infectieux à son origine.

En cas de kératite

En premier recours, les ophtalmologistes prescrivent généralement des collyres antifongiques à utiliser toutes les heures durant 2 jours. Ensuite, la posologie est modifiée selon l’évolution de l’infection.

Si aucune amélioration majeure n’est constatée, des injections sont faites dans la cornée. Sinon, le médecin effectue une opération chirurgicale ayant pour but d’augmenter la concentration d’antifongiques dans la cornée en y greffant une membrane amniotique. Dans certains cas, une greffe de cornée est souvent le dernier recours.

En cas d’endophtalmie

Contrairement à la kératite, l’endophtalmie doit être traitée rapidement. En effet, les traitements contre ce type de mycose peuvent être très limités en termes d’efficacité, car celle-ci dépend de la rapidité du diagnostic permettant d’établir les traitements en question au bon moment.

Dans certaines situations, recourir aux antifongiques constitue l’unique solution pour éradiquer les germes. Cela se fait soit par injection dans l’œil, soit par voie orale et/ou intraveineuse durant des semaines, voire des mois.

Une autre alternative est possible en faisant une opération chirurgicale consistant à enlever le vitré qui concentre les agents infectieux, ce qui permet par la même occasion de l’analyser en labo.

Comment s’en prémunir ?

En cas de port de lentilles de contact, il est important de suivre à la lettre les règles d’hygiène et de sécurité correspondantes. Ensuite, les différentes affections touchant la cornée comme la conjonctivite ainsi que les autres pathologies sous-jacentes de l’œil doivent être traitées. Enfin, les traitements oculaires comme les collyres avec conservateurs ou corticoïdes sont à limiter au maximum pour préserver l’intégrité de la cornée.