Qu’est-ce qu’une mycose cutanée ?

Lorsque l’on parle de mycose, cela désigne une infection fongique. Il s’agit d’une maladie provoquée par la pénétration et la propagation d’un type de champignon microscopique dans l’organisme. D’ailleurs, les mycoses font partie des problèmes de peau les plus communs chez l’homme. Elles touchent aussi les muqueuses, mais peuvent également affecter certains organes internes pour ne citer que l’œsophage, les poumons, le cœur ou encore les reins.

Dans certains cas rares, elles peuvent atteindre le système nerveux et le cerveau. Tout cela pour dire que les mycoses sont des infections au niveau de gravité plus au moins important selon le type d’agent infectieux en cause.

Les mycoses : leurs variantes et leur identification

Plusieurs types de mycoses sont actuellement répertoriés en fonction de l’agent infectieux à leur origine, la partie infectée de l’organisme, son caractère invasif ou mortel, son mode de développement, etc.

Les différentes espèces fongiques qui sont généralement identifiées comme en cause dans les mycoses de l’homme sont multiples, mais peuvent être catégorisées en levures et en champignons :

  • Les levures sont en réalité des champignons, mais qui ont une forme ronde. Parmi eux, on retrouve les Candida qui déclenchent les candidoses, les Cryptococcus à l’origine des cryptococcoses, les Pneumocystis qui entrainent les pneumocystoses et les Pityrosporum qui causent les pityrosporoses.
  • Dans le groupe des champignons, sont classés les champignons filamenteux comme les Dermatophytes provoquant les dermatophytoses, les Aspergillus en cause dans les aspergilloses respiratoires et les champignons dimorphiques en cause dans les histoplasmoses, blastomycoses, sporotrichoses, coccidioïdomycoses et la paracoccidioïdomycoses.

La majorité des infections fongiques hospitalières (80 %) sont occasionnées par les Candida. Elles peuvent se manifester par une infection légère d’une muqueuse ou de la peau ou par la contamination grave d’un organe. Et bien que le Candida albicans soit le plus fréquemment cité comme principal agent infectieux d’une mycose, il est important de connaître que 150 espèces de Candida existent.

En seconde place se trouvent les champignons tels que l’Aspergillus qui cause près de 10 à 20 % des infections fongiques nosocomiales. D’autres espèces sont par ailleurs pathogènes comme celles qui sont dans les pays tropicaux à l’origine des teignes du cuir chevelu.

Pour mieux identifier les types de mycoses, les spécialistes les trient aussi en fonction de trois critères :

  • leur zone d’infection : les mycoses peuvent être superficielles et ne toucher que la peau ou la couche sous-cutanée ou profonde et atteindre certains organes ;
  • leur mode de propagation : l’espèce fongique en cause est souvent endogène et vit dans l’organisme de son hôte, mais elle peut être également exogène et contractée par voie respiratoire, cutanée ou transcutanée ;
  • leur gravité : les mycoses sont généralement sans conséquence (mycoses vaginales, mycoses des ongles…), mais elles peuvent être fatales si le sujet est hospitalisé et développe une faiblesse immunitaire.

Épidémiologie de la mycose

Depuis les dix dernières années, des cas de mycose ont été fréquemment observés et ils n’ont cessé de croître. Cette augmentation a été notamment favorisée par les traitements médicamenteux comme les antibiotiques, les corticoïdes ou les immunosuppresseurs indiqués dans le cas d’opérations complexes (greffe d’organe ou retrait d’une tumeur). On constate aussi une forte prévalence chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli (celles infectées par le VIH ou atteintes du SIDA).

Cependant, les recherches pour déterminer exactement le pourcentage d’infections fongiques dans la population globale manquent. Mais, celles qui sont invasives sont dénombrées et concernent près de 3500 patients hospitalisés. Environ 30 % d’entre eux en meurent.

Quels sont les personnes à risque ?

Les personnes présentant une déficience immunitaire sont principalement des sujets favorables au développement des mycoses. Elles sont même susceptibles d’avoir une contamination généralisée pouvant toucher tout l’organisme, ce qui peut être mortel. En ce sens, on peut donc identifier des types d’individus à risque qui peuvent contracter les mycoses graves :

  • les bébés prématurés
  • les personnes âgées
  • les personnes infectées par le VIH
  • les personnes traitées en vue d’une greffe d’organe
  • les patients suivant une chimio ou une radiothérapie
  • les dépendants aux immunosuppresseurs ou aux corticoïdes à forte dose.

Il se peut aussi que la grossesse et le diabète favorisent le développement des mycoses. Les soins par antibiotiques qui entraînent un déséquilibre de la flore microbienne normale dans le système digestif peuvent également causer la multiplication de champignons endogènes.