Une étude épidémiologique a été effectuée en France, à travers laquelle on a reconnu que la contraction du cancer diminuerait de 25 % si l’on mangeait régulièrement bio. Un chiffre qui pourrait interpeller.
Depuis quelques années, la vente des aliments « Bio » provenant de l’agriculture biologique a notamment progressé de façon significative. La consommation « Bio » représente des aspects éthiques et environnementaux surtout qu’elle est bénéfique pour la santé et son mode de production ne nécessite aucun produit phytosanitaire et intrants de synthèse.
Quoi que les résultats épidémiologiques ne permettent pas, jusqu’ici, de déduire que la consommation « Bio » améliore vraiment la santé ou en revanche, que la consommation de produits issus de l’agriculture classique puisse représenter des dangers. Si l’usage des intrants chimiques au niveau des agriculteurs qui y sont exposés est connu comme source de pathologies comme le cancer de la prostate, le lymphome ou la maladie de Parkinson, le danger que pourraient représenter les habitudes alimentaires n’a pas quant à elle était étudiée de près.
Sur 69 000 personnes étudiées, 1 300 cas de cancer dont 25 % en moins chez les consommateurs bios
Il est nécessaire de savoir qu’une étude a été effectuée par l’équipe française de NutriNet-Santé, sur une population d’adultes volontaires depuis 2009. Elle avait pour but d’étudier les relations entra la nutrition et la santé. L’approche de BioNutriNet se focalise plutôt sur les principaux effets de la consommation alimentaire sur le plan nutritionnel, sur des marqueurs toxicologiques, sur l’environnement et sur la santé des individus, quels que soient leurs modes de production.
Une enquête épidémiologique sur 69 000 personnes dont une majorité à 78 % de femmes âgées de 44 ans en moyenne a été menée par des chercheurs français (Inra, Inserm, Université Paris 13, Cnam), ainsi que des données collectées sur la consommation d’aliments bio ou conventionnels sans oublier d’accompagner celles-ci par leur mode de vie telles les caractéristiques sociodémographiques.
Sur le suivi de 2009 à 2016, les résultats ont montré que contrairement aux consommateurs occasionnels, ceux qui mangent régulièrement des aliments bio ont connu une baisse de 25 % de risque de cancer (sur1 300 cas de cancer notés et approuvés sur la base de données des dossiers médicaux). Un point important pour les femmes ménopausées atteintes du cancer des seins avec moins de 34 % de risque, et les lymphomes moins de 76 % de risque. À noter que ces résultats prennent en compte l’environnement dans lequel vivent les personnes étudiées. Ce qui n’a pas pour autant modifié les chiffres.
Tant d’hypothèses pourraient contribuer à l’explication de ces données : l’agriculture conventionnelle utilise une dose élevée d’éléments nocifs (issus de pesticides synthétiques) par rapport aux aliments bio. Par ailleurs les aliments bio contiennent probablement plus de micronutriments, d’antioxydants caroténoïdes, de polyphénols, de vitamine C et d’acides gras.
Pour que cette étude soit entièrement confirmée, il est nécessaire de la combiner avec d’autres recherches basées sur d’autres populations. L’expérience doit se faire sous d’autres conditions. Quoique des recommandations faites par le Haut Conseil de santé publique (HCPS) en 2017 supportent ces résultats pour les prochains projets du Programme national nutrition santé ( PNNS).
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