L’administration de la mélatonine, sous forme de médicament, pour traiter les troubles du sommeil ou de complément alimentaire, est aujourd’hui mise en doute, selon la revue « Prescrire ». Ses effets seraient même beaucoup plus nuisibles que bénéfiques.
La mélatonine est souvent reconnue comme l’hormone du sommeil. À la nuit tombée ou en absence de la lumière, cette hormone est sécrétée par la glande pinéale du cerveau. Son rôle est de réguler les rythmes chronobiologiques. Elle aide le corps à différencier la nuit du jour en transmettant ces informations au cerveau, qui enverra ensuite une commande auprès de l’ensemble du corps pour activer le processus d’endormissement. Elle a d’ailleurs d’autres fonctions sur le système immunitaire, cardiaque, digestif, mais aussi sur l’humeur et la libido.
Un médicament à multiples effets indésirables
Elle est actuellement recommandée en cas d’insomnie. Par ailleurs, la revue Prescrire de noter que la prise de cette hormone ne caractérise en aucun cas un bon traitement contre les troubles du sommeil. Au contraire, les effets indésirables seraient notamment beaucoup plus importants que les soins qu’elle apporte. L’action de cette hormone serait désavantageuse sur les fonctions du système nerveux. Elle entraînerait également des éruptions cutanées et des problèmes digestifs.
A priori, la mélatonine est seulement considérée comme un médicament, à partir d’une consommation de 2 mg par prise. Par ailleurs, il existe certains compléments alimentaires dont la dose de mélatonine est de 1.9 mg, ce qui implique une réduction du temps d’endormissement. Mais, quel que soit son aspect ou sa dose, cette substance n’est pas sans danger.
En guise de preuves, les enquêtes effectuées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) de 2009 à 2017 rapportent que la prise quotidienne de mélatonine provoque en tout 90 effets indésirables. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a, quant à elle, remarqué 200 effets indésirables, sur une étude effectuée de 1985 à 2016. Cela concerne surtout 4 types de troubles :
- Troubles liés au système nerveux : maux de tête, perte de conscience, somnolences, convulsions
- Troubles liés au mental : angoisse, anxiété, dépression
- Troubles cutanés : éruptions diverses
- Troubles digestifs : vomissements, constipations, atteintes du pancréas.
On a aussi constaté des troubles cardiaques sur certains cas. Par chance, ces symptômes sont réduits lorsqu’on arrête la prise du médicament. En outre, ces effets secondaires peuvent également apparaitre quand le sujet prend d’autres médicaments : soit leurs actions diminuent, soit leurs effets néfastes augmentent.
Usage ponctuel et sous référence médicale
En observation chez les animaux, on a également constaté que ces derniers réagissent anormalement. C’est pourquoi il est important d’être plus vigilant quant à la prise des compléments à base de mélatonine surtout pour les femmes enceintes.
En conclusion, la revue précise que la prise de mélatonine nécessite des analyses préalables, car on n’a aucune certitude sur son efficacité sur l’insomnie. Et d’après l’étude de l’Anses, les données sont insuffisantes pour déterminer les effets de la mélatonine sur le long terme. Ainsi, il est préconisé de ne prendre que de façon ponctuelle ce médicament et ne l’adopter que sur recommandation d’un médecin.
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