Depuis ces dernières années, l’on note une certaine hausse du premier rapport sexuel dans de nombreux pays occidentaux. En Amérique du Nord, en Angleterre ou encore aux Pays-Bas, aucun n’échappe à cette situation. S’agirait-il d’une abstinence ou d’une récession ? Des experts québécois en sexologie apportent leurs versions pour élucider le mystère et répondre à de telles interrogations.
Que se passe-t-il en réalité ?
Autrefois, les jeunes avaient des rapports sexuels vers l’âge de 16, 17 ans. Au Canada, y compris la capitale, l’on remarque une hausse de cette moyenne. Effectivement, les jeunes qui connaissent l’amour pour la première fois à ces âges-là sont de plus en plus minoritaires. Ceux qui le font avant 16 et 17 ans affichent des taux malheureusement inquiétants, respectivement de 32 et de 47 %. En 2018, The Atlantic, un magazine publié aux États-Unis relatait des faits similaires. La même année, le même fait a également été constaté dans d’autres pays, le Japon, l’Australie, l’Angleterre. D’après des études, cette augmentation serait à l’origine de rythme de vie stressant et de divers troubles : insomnie, anxiété, etc. L’on mentionnera en parallèle la pornographie en ligne, la propagation des vibrateurs…
Que signifient de tels chiffres ?
Ces enquêtes mènent à de sérieuses conclusions. L’experte en sexologie, Myriam Bouchard d’affirmer que les jeunes vivent dans une hyperactivité ou s’agit-il d’une récession sexuelle ? De tels résultats conduisent à des mensonges involontaires ou à une amnésie sélective. Cette sexologue et à la fois blogueuse cherche tout de même à oublier le fait de mettre les jeunes dans le même panier. De telles statistiques ne produisent, selon elle, que de l’anxiété et des inquiétudes chez les parents. Le sexologue québécois, Alexandre Dussault partage sensiblement le même avis et doute à propos de l’existence réelle de la « récession ». Ce professionnel, travaillant de près avec les jeunes, connait bien les comportements de ceux-ci. D’après lui, la récession n’a pas vraiment de place dans la capitale canadienne, au contraire, les jeunes n’éprouvent aucune difficulté à dévoiler leur orientation sexuelle.
Difficultés à établir des relations
L’oubli de la question de la récession ne suppose pas pour autant que les jeunes ne soient pas victimes d’un mal moderne. Effectivement, ces derniers ont du mal à franchir la barrière du virtuel et à vivre dans la véritable réalité. Ces jeunes se contentent d’envoyer des émojis impersonnels au lieu de passer par ces traditionnelles phases de la séduction. La majorité d’entre eux souffrent de troubles de l’image corporelle, ce qui les conduit à moins apprécier la nudité dans le réel. En plus, il n’est pas rare de rencontrer parmi eux, des victimes d’anxiété ou de troubles sexuels. Le fait de mettre autant de temps pour passer à l’acte ne constitue aucunement une mauvaise nouvelle. Cette génération n’est pas qualifiée de « no sex », mais plutôt de « liberté ». Les jeunes choisissent librement de faire l’amour ou pas, conclut Myriam Bouchard. Alexandre Dussault, quant à lui, indique que bon nombre d’entre eux se passent facilement de la sexualité, une question qui ne les attire même pas.
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